Celles-ci sont constituées des textes d’Edgar Allan Poe, traduits par Charles Baudelaire, libres de droits. Notons également que Stéphane Mallarmé s’était attelé à traduire les poèmes de Poe.
S’il n’y a, toutefois, qu’un seul ouvrage à mettre en avant, ce sera celui, incontournable – pour tout un chacun qui souhaiterait approfondir sérieusement ces écrits – publiés dans la collection Bouquins, édition établie par le regretté Claude RICHARD, professeur de littérature anglaise à l’Université Paul Valéry, Montpellier III, grand spécialiste de l’oeuvre de Poe.
Cet ouvrage parut après sa mort. La dernière édition est datée d’octobre 2023. Son titre : « Edgard Allan Poe, Contes – Essais – Poèmes », ISBN : 978-2-221-12536-6, 1600 pp.
Edgar Allan Poe — L’homme aux songes sombres
Né un 19 janvier 1809, à Boston, dans un monde encore jeune, mais déjà plein de fantômes, Edgar Allan Poe, poète des abîmes et conteur de la nuit, n’a cessé, sa vie durant, de marcher sur le fil tremblant entre rêve et folie.
Orphelin dès l’enfance, adopté sans tendresse par une famille qui ne fut jamais tout à fait sienne, il grandit avec la solitude pour sœur et l’imaginaire pour refuge. Très tôt, ses mots prennent la forme de l’ombre : il écrit des vers qui pleurent, des nouvelles qui frissonnent, des récits qui interrogent la mort, le temps, et la conscience.
Mais Poe n’est pas seulement l’auteur des « Histoires extraordinaires », ni le père fondateur du roman policier avec le Chevalier Dupin. Il est aussi le poète du Corbeau, celui dont le refrain éternel — Nevermore — hante encore la langue anglaise. Il scrute les tréfonds de l’âme humaine, avec une acuité douloureuse et une plume trempée dans l’encre noire du subconscient.
Sa vie fut errance : amours précaires, pauvreté tenace, alcool, deuils précoces, et génie incompris. Il meurt à Baltimore en 1849, à seulement 40 ans, dans un état de confusion jamais élucidé, comme si même sa mort devait rester un mystère.
Mais l’homme s’est éteint, non l’écho. Car Poe n’est pas un écrivain du passé : il est un battement d’aile dans la nuit, une voix qui susurre encore, un miroir tendu à nos propres vertiges.
Minuit est son heure. La nôtre aussi.
